Leçon de démocratie à Athènes

Publié le par Czam

 

Même si le référendum n'aura malheureusement pas lieu, une pression monumentale du peuple grec a bien failli mettre en l'air les tentatives d'asservir les peuples, que nos dirigeants européens veulent imposer avec leur politique d'austérité. Un magnifique article sur la leçon athénienne qui subsiste encore 2 millénaires plus tard. En espérant qu'on en tirera leçon, et qu'on ira vers une véritable démocratie à l'image de la démocratie grecque antique.

Czam


Les banquiers avaient débouché le champagne un peu trop tôt. Trops sûrs de leur suprématie sur le systeme démocratique, persuadés que les grecs quémanderaient leur asservissement en échange d'une ristourne, les boursicoteurs et leurs VRPs de la classe politique européenne avaient négligé un détail. La devise de la Grèce est : La liberté ou la mort !

Or chacun sait que plaie d'argent n'est pas mortelle. C'est bien mal connaitre les Grecs que de s'imaginer qu'ils allaient se soumettre à un protectorat permanent rien que pour conserver un semblant de confort matériel.

L'Histoire pourtant aurait dû servir de leçon. En 1940, alors que la grande démocratie française, patrie des droits de l'Homme, capitulait dans la débacle et que ce qui restait de l'état acceptait de collaborer dans le déshonneur, les Grecs disaient OXI (non) à Mussolini.

Ils repoussaient l'armée italienne par deux reprises jusqu'en Albanie.

Face aux panzers allemands la Grèce vend chèrement sa peau.

Elle résiste pendant de longs mois, pieds à pieds, jusqu'à la Crète où les commandos parachutistes nazis furent décimés.

Churchill dit alors "il ne faut plus dire que les Grecs combattent comme des héros, mais que les héros combattent comme des Grecs". Hitler reconnait, pour la vérité historique, que seuls les Grecs lui ont réellement résisté. Le temps perdu par les Nazis en Grèce sauvera l'URSS.

L'état grec occupé ne collabora pas non plus, ne livra pas les juifs. Les Grecs ne rendirent pas les armes, la résistance commencera dès le début de l'occupation.

10% de la population hélène mourut pendant la guerre. On ramassait les cadavre à Athènes au petit matin.

A la libération, les Anglais veulent rétablir la monarchie.

Les Grecs disent OXI et s'ensuit une guerre civile qui durera jusqu'en 1949.

En 1963, la gauche républicaine gagne les élections législatives. Les Anglais organisent l'instabilité gouvernementale mais ont fini par perdre le contrôle.

Kissinger s'inquiète et finit par monter le coup d'état des colonels en 1967.

Les grecs disent OXI à la dictature. Des camps de concentration fleurissent sur les îles, on torture à tour de bras mais les Grecs ne se soumettent pas. L'ambassade US explose, les les étudiants défient l'armée dans la rue, Théodorakis chante Néruda dans le stade de Santiago du Chili, quelques mois seulement avant le coup d'état de Pinochet.

Avec un tel passé, il aurait été naïf de croire que les inventeurs de la démocratie capituleraient leur souveraineté devant une troïka de ronds de cuirs et de banquiers.

Ne nous trompons pas.

L'annonce du référendum grec est un coup terrible porté à la ploutocratie européenne.

La période d'incertitude qui s'ouvre d'ici janvier où le référendum pourrait se tenir retourne l'arme du chantage à la fallite contre ceux qui la brandissaient.

Elle permet de rapeler crânement aux banques que, contrairement aux nations, elles sont mortelles.

Une leçon qu'il etait temps de donner.

Elle a aussi l'avantage de faire se découvrir les véritables ennemis de la démocratie, comme Estrosi qui ose trouver insultant de recourir au peuple.

 

SOURCE: Agoravox

Publié dans Société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article